La célèbre histoire de STARMANIA, opéra-rock écrit et composé
respectivement par Luc Plamondon et Michel Berger, se
déroule à Monopolis, ville d'un futur assez pessimiste. Divers personnages
la composent: Marie-Jeanne, serveuse désenchantée et amoureuse de
Ziggy qui ne rêve que de gloire; Cristal, présentatrice télé dont
la vie va basculer suite à sa rencontre coup de foudre d'avec Johnny
Rockfort, lui-même chef d'une bande de terroristes appelée les étoiles
noires; Sadia, personnage énigmatique, véritable cerveau des étoiles
noires qui deviendra plus tard leur ennemie; Zéro Janvier, homme d'affaire
puissant aux idées totalitaires qui veut et va devenir chef de l'Occident
avec l'aide de Stella Spotlight, star sur le déclin; le Gourou Marabout
qui s'oppose à Zéro Janvier en prônant des idées pacifistes, sans
oublier Roger Roger, présentateur télé.
Le
premier disque paraît en 1978, avec des interprètes encore peu connus
du public: Daniel Balavoine, Claude Dubois, Diane
Dufresne, France Gall, Eric Estève, Fabienne
Thibault et Nanette Workman. Quant au spectacle, il est
monté sur la scène du Palais des Congrès l'année suivante, sur une
mise en scène de Tom O'Horgan. Hormis Claude Dubois,
tous les artistes présents sur le disque sont de l'aventure. Le public
est au rendez-vous chaque soir mais, au bout de trois semaines, les
représentations s'arrêtent faute de disponibilité de la salle, et
ne sont pas reprises ailleurs. Luc Plamondon et Michel Berger
sont assez déçus car ils s'attendaient à un triomphe immédiat. Seulement
ce n'est que le début d'une grande histoire ...
Plamondon, Berger, une partie de la troupe originale.
Dès 1981, STARMANIA
est remonté à Montréal avec Louise Forestier (Lindbergh
avec Robert Charlebois) dans le rôle de Marie-Jeanne et Martine
Saint-Clair, qui a tout juste 17 ans, dans celui qu'elle reprendra
à Paris en 1988: Cristal. On note déjà des changements avec la version
originale, notamment dans l'interprétation de certaines chansons comme
Besoin d'amour ou le SOS d'un terrien en détresse, méconnaissable,
mais aussi dans l'orchestration. L'histoire est simplifiée, des personnages
comme le Gourou Marabout ou les parents de Cristal disparaissent,
certaines séquences sont aussi supprimées ou modifiées (le jingle
de Stella, véritable sketch sur la version d'origine).
En
1986, une nouvelle version voit le jour avec Marie Carmen (Marie-Jeanne),
les frères Groulx (Johnny Rockfort et Zéro Janvier), Jean
Leloup (Ziggy) et Marie-Denise Pelletier(Stella Spotlight)
entre autres.
Norman
et Richard Groulx continuent d'exploiter leur rôle dans la
mise en scène de Luc Plamondon et Michel Berger en 1988,
au théâtre de Paris, avec aussi Maurane, Renaud Hantson,
Sabrina Lory etc ... L'histoire est à nouveau simplifiée au
maximum, des chansons, comme Sex-shops cinémas pornos, sont
supprimées. Cette fois-ci, le spectacle tient l'affiche bien plus
de trois semaines. Le succès est si grand qu'une vidéo est enregistrée
en 1990 au théâtre Marigny (Réjane Perry succède à Maurane)
et la tournée va juqu'à Moscou et Saint-Petersbourg, où elle triomphe.
La troupe version 1990.
La carrière internationale
de STARMANIA continue: en 1991, l'Allemagne le monte à l'Opéra
d'Essen. En 1992, sort le disque TYCOON, traduction anglaisede
l'opéra-rock par faite Tim Rice, avec des noms aussi prestigieux
que Céline Dion, Tom Jones, Peter Kingsberry,
Cindy Lauper...
L'année suivante, c'est au théâtre Mogador, à Paris, que ce monte
une toute nouvelle version mise en scène par Lewis Furey, avec
Luce Dufault, Bruno Pelletier, Judith Bérard,
Jasmine Roy ainsi que Michel Pascal, Patsy Gallant,
Frank Sherbourne, qui eux font encore partie de la distribution
actuelle.
Cela
fait maintenant 8 ans que cette production existe, elle a aussi été
montée au Palais des Congrès, au Palais des Sports, au Casino de Paris
et tourne actuellement en France et à l'étranger. Tout au long de
ces années, elle voit passer de fabuleux interprètes comme Isabelle
Boulay, Marie Carmen ou encore Martin Fontaine.
Les artistes, l'histoire, les mise en scène, évoluent dans STARMANIA,
mais les chansons (Le Monde est stone, Le Blues du businessman
...) et le succès restent, c'est la "magie STARMANIA" ...
Eric pénètre dans l'univers de STARMANIA en 1999. Il fait encore
partie de la distribution de NOTRE DAME DE PARIS (où il n'aura
finalement pas le temps de jouer), quand il entend parler d'auditions
pour l'opéra-rock. Il s'y rend donc et chante devant Luc Plamondon,
Lewis Furey et Gilbert Coullier, qui lui proposent tout
de suite de jouer Johnny Rockfort.
Seulement
Frank Sherbourne, interprète de Ziggy depuis 6 ans, a envie
de ce rôle. L'alternance des trois personnages masculins est alors
proposée à Eric, défi qu'il accepte de relever. Il se glisse donc
dans la peau de Ziggy, Johnny Rockfort et Zéro Janvier, 3 rôles radicalement
différents à jouer et chanter.
Eric en Ziggy, avec Lulu Hughes.
Eric avoue qu'il
a mis plus de temps à intégrer le personnage de Ziggy que les autres,
sans doute trop loin de sa personnalité. Cependant, il trouve une
façon de le jouer avec laquelle il a pu s'amuser; il créé un personnage
très libéré qui aime la fantaisie et moins efféminé qu'il ne l'est
à l'accoutumée. Il lui donne beaucoup de sensibilité, ce qui le rend
réellement émouvant dans des chansons comme la Petite musique terrienne
(photo ci-dessus) ou le Duo d'adieu, celle qu'il préfèrait
en jouant Ziggy.
Avec
Zéro Janvier, il n'a aucun problème: il trouve tout de suite une manière
originale d'aborder le rôle. En effet, il interpréte ce personnage
avec une pointe d'humour, ce qui le rend quelque peu ridicule, comme
l'ont été de réels grands dictateurs ... Il rajeunit le fameux homme
d'affaire. En effet son interprétation du Blues du businessman
est très différente de toutes les autres, plus énergique, tout comme
celle de l'Ego trip, veritable moment de comédie !
A
l'opposé du dictateur, il y a le terrorriste, Johnny Rockfort. C'est
le personnage le plus proche d'Eric par son côté leader de bande,
son caractère très fort. C'est un rôle dans lequel il se glisse à
merveille, il lui apporte une certaine violence nécessaire, pour Banlieue
Nord par exemple, mais aussi de la sensualité et une sensibilité
qui le rendent nuancé et attachant. Son interprétation du SOS d'un
terrien en détresse, véritablement "vécue" et émouvante, en fait
un Johnny mémorable !
Eric dans les 3 rôles de Starmania.